Dans les années 70, Marie-Louise Aucher (fondatrice de la psychophonie) a l’intuition que le chant produit des vibrations bénéfiques pour l’équilibre neurophysiologique et affectif du bébé. Elle constate chez le nourrisson d’une de ses élèves qui a chanté durant toute sa grossesse, un éveil sensoriel et moteur inaccoutumé : celui-ci oriente ses mains grandes ouvertes et son visage vers la source sonore. Sa nuque est très tonique et son agilité digitale lui permet déjà d’opposer le pouce à l’index dans un geste que les neurologues nomment « la pince ». Confortée par ces observations et vivement encouragée par le docteur Leboyer, elle entre en contact avec le docteur Odent, installé à la maternité de Pithiviers, où elle animera à partir de 1976 des séances de chant prénatal.

A la même période, Françoise Dolto affirme que le bébé est une personne et que le vécu prénatal laisse une empreinte dans la psychologie de l’enfant et celle de l’adulte. Les connaissances et recherches actuelles sur la vie prénatale confirment les intuitions et les observations de Marie-Louise Aucher.

Marie-Louise Aucher a alors redonné au chant sa valeur de liant communautaire. Elle a initié le chant prénatal pour accompagner l’enfant à naitre par les vibrations des voix de la mère et du père. La participation du père aux séances de chant pré et postnatal est vivement conseillée : le bébé est de suite entouré par la cellule familiale. Le soutien du papa pour les exercices corporels mais aussi pour l’émission des sons graves est très bénéfique.

Le bébé dans l’utérus entend la voix de sa mère et il la retrouve, comme principal point de repère, après la naissance. Les voix de la mère et du père touchent et massent l’enfant, telle une caresse. Cette enveloppe sonore laissera une empreinte sensorielle et kinesthésique ineffaçable. En effet, aujourd’hui, la science permet de penser que le fœtus est capable de percevoir les sons par le toucher dés le 2ème mois de grossesse, puis de les entendre dés le 5ème.

Marie-Louise Aucher a été le précurseur du chant thérapeutique en France, en créant une méthode avec des vocalises et en indiquant que la Psychophonie était pour elle le  » yoga du verbe « .

Vivre une relation avec l’enfant que l’on attend est le plus important: en établissant un dialogue autour de sons, de rythmes divers, d’émotions, de paroles.