J’ai commencé les Ateliers collectifs de Corps sonore en septembre 2008. Mon premier désir était de chercher le plaisir, la joie après un deuil éprouvant qui avait éteint ma vitalité. Le chant me semblait être un moyen facile et ludique pour évacuer la lourdeur qui accablait ma tête et mon corps. Avec l’enseignement de Domi, dans les ateliers, j’ai découvert que la voix faisait partie du corps, de l’état émotionnel. Des exercices de mise en mouvement des lieux du corps amène la voix à aller chercher ses appuis. La respiration, la détente, la maitrise du souffle aident à domestiquer son attitude, et la voix se libère. A force de travail, de répétition, j’ai pu apprendre à savoir comment sortir des sons de mon filet de voix souvent aphone que je ne savais pas faire entendre. Et dans les ateliers, il y a les autres. Comment les regarder, oser les regarder, oser se faire regarder. Comment les aborder, oser les aborder par un petit signe de tête, par un sourire, par le toucher, par les massages sonores. Il y a le rire quand commencent les dialogues en langue yaourt. Il y a le corps qui apprend à  s’offrir une danse naturelle. Le travail avec les personnages de la commedia dell’arte est une façon géniale de découvrir les traits de personnalité qui nous habitent, que l’on peut jouer, améliorer. Ces personnages sont comme un code secret entre nous : s’ancrer dans son Pantalone, laisser exprimer son Arlequin, rêvasser à la Scaramouche, avoir la rigueur de son Tartaglia ou la sensualité de son Pulci.

Les ateliers me procurent un véritable révélateur de ce que je suis et m’obligent à sortir de ce retrait dans lequel je suis souvent tentée de me réfugier. Après les séances, je me sens la plupart du temps redressée, épanouie et quelquefois prête à bâtir mille projets.
Tout le travail préparatoire est destiné aussi et, pour moi c’est important, à chanter ensemble, en choeur. Et c’est magnifique. Toute la solidarité construite grâce aux ateliers, l’effort d’écoute aux autres et à la musique se révèlent dans nos concerts dont nous sortons pour la plupart, et c’est mon cas, gonflés de joie, de fierté. Illuminés ! Même si ce n’était pas parfait et que le bilan qui suit révèle quelques accrocs mal accordés !

Le chant collectif me semble être aussi un révélateur de quelque chose qui vient d’ailleurs, qui nous transcende, nous touche, rejoint des tréfonds dans lesquels l’harmonie se cherche.